samedi 28 mai 2011

R.I.P GIL SCOTT HERON


Le musicien et poète américain Gil Scott-Heron, auteur notamment du manifeste musical The revolution will not be televised, s'est éteint vendredi à l'hôpital St. Luke de New York, à l'âge de 62 ans. Son amie Doris Nolan a précisé qu'il était tombé malade à son retour d'un voyage en Europe.

Scott-Heron avait révélé en 2008 qu'il était atteint du sida depuis des années. Il consommait également du crack, ce qui lui avait valu quelques ennuis avec la justice.

Souvent qualifié de précurseur du rap, voire du slam, Scott-Heron a toujours refusé ces étiquettes. « S'il y a une chose dont on pourrait éventuellement m'attribuer la responsabilité, ce serait la musique de certains de mes poèmes, tout en progression avec des "accroches", les faisant passer plus pour des chansons que de simples récitations accompagnées de percussions », écrivait-il dans la préface de son recueil de poèmes, Now and then (1990).

Mêlant musique (jazz, blues et soul), poèmes et commentaires politiques, qu'il réunissait sous le terme de « bluesologie », ce natif de Chicago élevé par sa grand-mère au Tennessee a enregistré une dizaine d'albums et écrit de nombreux ouvrages, dont la satire The nigger factory.

Échantillonné d'innombrables fois - comme James Brown - par des générations de rappers, dont Kanye West, Gil Scott-Heron avait enregistré sa chanson-phare, The revolution will not be televised, à Harlem pour l'album 125th and Lenox (1970). Suivront de nombreux autres albums, notamment avec son ami Brian Jackson (Winter in America en 1974 et From South Africa to South Carolina en 1976). Après une traversée du désert dans les années 90, il avait fait paraître I'm new here, un dernier album prouvant qu'il était toujours au sommet de son art.

Tout au long de sa carrière, celui qui avait été hâtivement surnommé « le Dylan noir » n'a cessé de prendre position sur des sujets aussi divers que l'apartheid en Afrique du Sud et les armes nucléaires, en passant par la corruption des élites, comme en témoignent les brûlots H20 Gate Blues, Home is where the hatred is ou encore Whitey on the moon.

Associated Press







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire